使用Player FM应用程序离线!
Turquie: le chantage d’Erdogan sur l’Europe pour obtenir son soutien en Syrie
Manage episode 255126386 series 1101507
Le président Recep Tayyip Erdogan continue de mettre la pression sur l’Europe pour obtenir son soutien en Syrie, où plus de 50 soldats turcs ont été tués en février dans la région d’Idleb. Ainsi, depuis la fin de la semaine dernière, Ankara a décidé de ne plus empêcher les migrants présents sur son territoire de se rendre à la frontière avec la Grèce. Mais qu'en est-il exactement ?
De notre correspondante en Turquie.
Le chef de l’État turc a dernièrement affirmé que des « centaines de milliers » de migrants s’étaient déjà dirigés vers l’Europe et qu’ils seraient bientôt « des millions ». Mais lundi, aux abords de la frontière gréco-turque, on ne constatait pas un tel afflux. Les chiffres avancés par la Turquie sont à l’évidence fantaisistes.
Les chiffres turcs sont invraisemblables
Ce week-end, les Nations unies avaient compté environ 15 000 migrants présents le long de la frontière terrestre. On peut effectivement parler de milliers de personnes qui attendent sur place, et le gouvernement grec affirme lui aussi avoir empêché des milliers de personnes d'entrer sur son territoire. Une chose est sûre, ils ne passent pas par la route. Les postes-frontières côté grec sont fermés.
Les migrants attendent dans un no man’s land où les garde-frontières turcs les ont laissés entrer, mais où les forces grecques tirent des grenades lacrymogènes et utilisent des canons à eau pour les repousser. Leur seul espoir, c’est le fleuve Evros, qui sépare la Turquie et la Grèce. Mais les abords du fleuve sont quadrillés par l’armée grecque, qui tire régulièrement en l’air pour décourager les passages et intercepte une grande partie de ceux qui font la traversée... avant de les renvoyer par la frontière terrestre. Bien sûr, certains parviennent à passer entre les mailles du filet, mais ils ne sont certainement pas des « centaines de milliers ».
Le président Erdogan parle à ses électeurs
La Turquie a intérêt à gonfler ses bilans. D’abord, en donnant l’impression que les frontières sont grandes ouvertes, Ankara veut convaincre le plus grand nombre possible de migrants de prendre la route de l’exil, pour créer de toutes pièces l’afflux migratoire espéré. Et ainsi exercer une pression maximale sur l’Union européenne.
Mais ces chiffres brandis par Ankara et martelés dans les médias ont un autre destinataire : l’opinion publique turque. Recep Tayyip Erdogan estime que la présence, extrêmement impopulaire, de millions de réfugiés lui a coûté les plus grandes villes aux élections locales de l’an dernier. Le départ supposé de centaines de milliers d’entre eux et son intransigeance face à l’Europe pourrait contribuer – espère-t-il – à redorer son image.
Les migrants sont pris au piège de ce bras de fer turco-européen
Oui et beaucoup en ont conscience. Ceux que j’ai rencontrés lundi étaient sur place depuis plusieurs jours. Ils étaient arrivés en espérant pouvoir entrer immédiatement en Europe. C’est ce que leur avaient fait miroiter les autorités turques, qui ont d’ailleurs affrété des cars gratuitement depuis Istanbul jusqu’à la frontière grecque.
Une fois sur place, les migrants ne savent pas où aller, par où passer, qui croire… Beaucoup racontent qu’ils n’ont plus d’espoir... mais qu’ils n’ont plus assez d’argent pour rebrousser chemin. Ils sont bloqués, littéralement, dans cet entre-deux incertain.
► À lire aussi : Au point de passage turc de Pazarkule, les migrants pris au piège
97集单集
Manage episode 255126386 series 1101507
Le président Recep Tayyip Erdogan continue de mettre la pression sur l’Europe pour obtenir son soutien en Syrie, où plus de 50 soldats turcs ont été tués en février dans la région d’Idleb. Ainsi, depuis la fin de la semaine dernière, Ankara a décidé de ne plus empêcher les migrants présents sur son territoire de se rendre à la frontière avec la Grèce. Mais qu'en est-il exactement ?
De notre correspondante en Turquie.
Le chef de l’État turc a dernièrement affirmé que des « centaines de milliers » de migrants s’étaient déjà dirigés vers l’Europe et qu’ils seraient bientôt « des millions ». Mais lundi, aux abords de la frontière gréco-turque, on ne constatait pas un tel afflux. Les chiffres avancés par la Turquie sont à l’évidence fantaisistes.
Les chiffres turcs sont invraisemblables
Ce week-end, les Nations unies avaient compté environ 15 000 migrants présents le long de la frontière terrestre. On peut effectivement parler de milliers de personnes qui attendent sur place, et le gouvernement grec affirme lui aussi avoir empêché des milliers de personnes d'entrer sur son territoire. Une chose est sûre, ils ne passent pas par la route. Les postes-frontières côté grec sont fermés.
Les migrants attendent dans un no man’s land où les garde-frontières turcs les ont laissés entrer, mais où les forces grecques tirent des grenades lacrymogènes et utilisent des canons à eau pour les repousser. Leur seul espoir, c’est le fleuve Evros, qui sépare la Turquie et la Grèce. Mais les abords du fleuve sont quadrillés par l’armée grecque, qui tire régulièrement en l’air pour décourager les passages et intercepte une grande partie de ceux qui font la traversée... avant de les renvoyer par la frontière terrestre. Bien sûr, certains parviennent à passer entre les mailles du filet, mais ils ne sont certainement pas des « centaines de milliers ».
Le président Erdogan parle à ses électeurs
La Turquie a intérêt à gonfler ses bilans. D’abord, en donnant l’impression que les frontières sont grandes ouvertes, Ankara veut convaincre le plus grand nombre possible de migrants de prendre la route de l’exil, pour créer de toutes pièces l’afflux migratoire espéré. Et ainsi exercer une pression maximale sur l’Union européenne.
Mais ces chiffres brandis par Ankara et martelés dans les médias ont un autre destinataire : l’opinion publique turque. Recep Tayyip Erdogan estime que la présence, extrêmement impopulaire, de millions de réfugiés lui a coûté les plus grandes villes aux élections locales de l’an dernier. Le départ supposé de centaines de milliers d’entre eux et son intransigeance face à l’Europe pourrait contribuer – espère-t-il – à redorer son image.
Les migrants sont pris au piège de ce bras de fer turco-européen
Oui et beaucoup en ont conscience. Ceux que j’ai rencontrés lundi étaient sur place depuis plusieurs jours. Ils étaient arrivés en espérant pouvoir entrer immédiatement en Europe. C’est ce que leur avaient fait miroiter les autorités turques, qui ont d’ailleurs affrété des cars gratuitement depuis Istanbul jusqu’à la frontière grecque.
Une fois sur place, les migrants ne savent pas où aller, par où passer, qui croire… Beaucoup racontent qu’ils n’ont plus d’espoir... mais qu’ils n’ont plus assez d’argent pour rebrousser chemin. Ils sont bloqués, littéralement, dans cet entre-deux incertain.
► À lire aussi : Au point de passage turc de Pazarkule, les migrants pris au piège
97集单集
Tüm bölümler
×欢迎使用Player FM
Player FM正在网上搜索高质量的播客,以便您现在享受。它是最好的播客应用程序,适用于安卓、iPhone和网络。注册以跨设备同步订阅。