Gaza, le cessez-le-feu de tous les défis
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Quelques jours avant l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, le « miracle » est en passe d’arriver : la situation à Gaza semble vouloir se débloquer après 15 mois de guerre. Comment expliquer cette percée diplomatique ?
Fallait-il que les menaces de Donald Trump – il avait promis « l'enfer » si les otages n’étaient pas libérés avant son retour au pouvoir – aient été l’argument qui aura décidé, ou contraint, le Hamas à Gaza et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, mais aussi les négociateurs américains, qatariens et égyptiens à, coûte que coûte, trouver une solution pour la libération des otages israéliens et un cessez-le-feu ? Il est vrai, en tout cas, que de l’avis même des très nombreux contempteurs du milliardaire populiste, on s’accorde à saluer ce qu’on appelle déjà «l'effet Trump ».
Pour autant, c’est dans les détails, c’est bien connu, que se cache le diable et Trump, l’homme d’affaires, expert en « deals expéditifs », ne s’embarrasse pas des détails. L’accord de cessez-le-feu de cette semaine, qui tient sur cinq pages, est à l’identique, ou presque, de celui proposé il y a de longs mois, en mai 2024, par le président Joe Biden. Et il est truffé de ces fameux détails qui peuvent à tout moment faire capoter le processus.
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L'accord comporte trois phases censées se succéder
Annoncé dans la précipitation suite à la pression maximale et inédite exercée par l’émissaire pour le Moyen-Orient de Trump, le promoteur immobilier Steve Witkoff, et son homologue de l’administration démocrate, l’accord recèle de nombreuses incertitudes. La phase une, qui doit commencer dimanche 19 janvier si tout va bien, doit s’étaler sur une très longue période de six semaines à raison de trois otages libérés par semaine en l’échange de 1 000 à 1 600 prisonniers palestiniens et l’entrée de quelque 600 camions — contre 70 aujourd’hui — d’aide humanitaire dans un Gaza transformé en charnier à ciel ouvert. Un Gazaoui sur dix a été tué ou blessé en 15 mois. Pour les deux tiers, ce sont des enfants et femmes.
Rien ne peut indiquer à ce stade que les deux phases suivantes — fin des libérations d’otages puis début de la reconstruction — ne relèvent pas du vœu pieux et de l’hypothèse, alors que la reprise de l’offensive au terme de la phase une est dans les exigences de l’aile suprématiste de la coalition Netanyahu, mais aussi et surtout si le fameux « effet Trump » n’agit plus sur le Proche-Orient.
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Une reconstruction de Gaza — très hypothétique — face à des défis immenses
La bande de Gaza, territoire mutilé, connaît un taux de destruction tel que le processus pour rebâtir est, selon les experts onusiens, le plus grand défi auquel la communauté internationale ait été confronté depuis la Seconde Guerre mondiale. 72% des bâtiments résidentiels sont rasés et des dizaines de millions de tonnes de débris se sont accumulées. Le coût de cette opération s’élèverait à 50 milliards de dollars d’après les premières estimations. Une reconstruction qui prendrait plusieurs décennies.
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