GLMF - Pierres de touche #124 - Débat - Liberté d'expression, où en sommes-nous ? - 22 octobre 2023

RadioDelta

Liberté d’expression : de quoi l’assassinat de Samuel Paty est-il le révélateur ?
Bonjour à tous et bienvenus dans cette 124e émission de Pierres de Touche, l’émission bimensuelle de la Grande Loge Mixte de France.
Il y a trois ans, le 20 octobre 2020, Samuel Paty était assassiné après avoir reçu des menaces de mort répétées, menaces proférées à la suite d’un cours durant lequel il avait utilisé les caricatures de Mahomet afin d’illustrer les enjeux de la liberté d’expression.
C’était loin d’être un acte isolé, l’horreur s’est en effet répétée le 13 octobre de cette année lorsqu’un terroriste s’est infiltré dans la Cité scolaire Gambetta Carnot d’Arras et a assassiné le professeur Dominique Bernard qui s’interposait entre ses élèves et lui.
Deux professeurs assassinés à trois ans d’intervalle, même si le contexte semble différent, ce n’est pas un hasard et il faut ajouter à ces drames les nombreuses menaces, pressions et autres formes de violences auxquelles sont soumis de nombreux enseignants de tous niveaux, des actes qui viennent des parents comme des élèves et qui ont parfois lieux dans les classes.
Le corps enseignant et sans doute l’Ecole républicaine avec eux, sont bien des cibles identifiées des terroristes islamistes.
Pour tenter de comprendre pourquoi sont-ils les cibles des terroristes, pourquoi cette violence s’exprime au quotidien à travers les élèves et explorer des pistes de solutions, nous recevons :
- Jacqueline Costa-Lacoux, sociologue, directeur de recherche au CNRS, membre du bureau exécutif de la LICRA, vous avez été membre de la Commission Stasi, en 2003, sur la laïcité. Jacqueline Costa-Lacoux a notamment beaucoup travaillé dans les communes et écoles primaires de Rieux-la-Pape, Villeurbanne et elle accompagne les jeunes du Service National Universel.
- Karan Mersch, professeur de philosophie, il intervient également au sein de l’Ecole de la Deuxième Chance à Nantes. Karan Mersch est auteur de nombreux articles dont « La haine du musulman, un racisme à part entière » (Droit de Vivre, mai 2023)
Points abordés :
- Pourquoi n’anticipons-nous pas et donc sommes donc toujours pris par la surprise quand un drame comme l’assassinat de Samuel Paty – égorgé pour avoir enseigné les caricatures de Mahomet en cours d’éducation civique – survient ?
- Quand nous avons préparé cette émission, vous m’avez dit « qu’avant l’assassinat de Samuel Paty, il y a trois ans, ’il y avait beaucoup de signes avant-coureurs ». Qu’entendez-vous par « signes avant-coureurs » ?
- Ce qui revient presque toujours, chez les ennemis de la liberté d’expression, c’est la notion de « pureté » et « d’impureté ».
- Il est désormais fréquent que des élèves disent à des enseignants ou à des professeurs de sciences « Vous irez en enfer ! ». Figure de style ou réelle menace et de quoi ?
- Si on s’intéresse au vocabulaire et à la manière dont s’expriment les personnes qui refusent la liberté d’expression que nous défendons en tant que républicains, le mot « fierté » revient souvent. Que sous-tend ce mot dans leur bouche ?
- Les profs sont-ils encore libres de tout dire pendant leurs cours ?
- Est-ce que l’institution soutient encore ?
- Un besoin existentiel des ennemis de la liberté d’expression : la victimisation devient-elle pour eux un avantage ? Être victime pour exister.
- Et puis, autre besoin existentiel, éliminer l’autre. Comme éliminer Israël, si on prend des faits récents. Pourquoi cela arrive-t-il ?
- Leur vision de la société est 100% patriarcale assumée et revendiquée,
- Et le triomphe de l’irrationnel. Quand on est dans le camp du rationnel, la difficulté désormais est de répondre, tout simplement.
- Face à cet enferment de l’esprit dans les dogmes le plus rétrograde, l’école et l’Éducation nationale ne devraient-elles pas réinvestir le champ de la création artistique ? Est-ce que finalement retrouver l’aspect créatif de l’imaginaire et de la pensée artistique n’est pas ce sont les jeunes ont besoin ?
Playlist :
Le jour d'après - Patricia Kaas
Un dimanche de janvier - Johnny Haliday. Paroles : Jeanne Cherhal - Musique : Yodelice